Du 6 au 18 mars 2002

 

Mercredi 06/03/2002
Mes rendez-vous scolaires n'étant prévus que pour le vendredi, j'ai profité de deux jours amarré au ponton pour bricoler sur le bateau. Je me souviens d'une réflexion d'un vieux navigateur qui me disait qu'une journée de navigation équivalait à deux jours de bricolage ; c'est sans doute un peu exagéré mais pas tant que ça.


Vendredi 08/03/2002
Françoise Bouchereau, institutrice Montpelliéraine en poste en Guadeloupe depuis un an et demi, est venue de bon matin me chercher moi et ma contrebasse pour me conduire à l'école Germaine Lantin où elle enseigne. Cette école bâtie sur les hauteurs du Gosier a une vue imprenable sur l'océan et l'île du même nom. En entrant dans la classe de Françoise, j'ai tout de suite aperçu la place que j'aurais choisi en tant qu'élève. Doux rêveur que je fus, je me serais installé au fond de la classe près de la fenêtre, me permettant ainsi de m'évader vers ces étendues bleues si attirantes ; cette concurrence déloyale envers les mathématiques et le français m'aurait sans doute rendu encore plus inculte que je ne le suis aujourd'hui. Les élèves de la classe, tous bien vivants, ont choisi de vous interpréter " le bal masqué " (526 ko) bien connu chez nous.

Les autres classes visitées ce matin m'ont interprété des chansons bien ensoleillées.

"Tout resplendit, tout chante" (379 ko) (494 ko)

En début d'après-midi, je me suis rendu, toujours au Gosier, à l'école Saturnin Jasor. Je suis accueilli par une directrice des plus joviales qui a l'air de faire le bonheur de ses élèves. Dans la première classe visitée, j'ai pu enregistrer un rap composé et chanté par Alex, accompagné par le reste de la classe. Une bonne ambiance de copains dans cette classe, l'enregistrement que voici en est la preuve. (321 ko)

 

L'école Saturnin Jasor est à l'origine d'une méthode de lecture par le chant destinée aux enfants en difficulté d'apprentissage de notre langue. Les enfants de la dernière classe visitée m'ont confirmé qu'apprendre devrait être ludique et ceci pour un meilleur résultat, la preuve en est que ces enfants ont chanté par cœur et avec beaucoup de joie des chansons de cette méthode les aidant à assimiler les voyelles.

 

Samedi 09/03/2002
Je suis parti à Pointe à Pitre afin de faire le plein de lecture en vue de la traversée du retour. Ayant été en panne de bouquin à l'allée, je ne voudrais pas l'être de nouveau ; ceci pour bien gérer le moral du marin. La lecture en mer fait bien passer le temps, les journées sont tout de même bien longues seul au milieu de l'Atlantique. Dans un peu plus d'un mois, je vais repartir pour une traversée bis qui sera différente de la première du fait de mon expérience passée. Je sais maintenant plus ou moins ce qui m'attend ; il ne se passe pas une journée sans que je pense à cette future aventure personnelle qui m'attire et me fait peur à la fois. Très honnêtement, je ne pars pas pour cette traversée la fleur au fusil mais je fais en sorte de m'y bien préparer afin de la vivre le plus sereinement possible. Je sais que le voyage du retour va être plus long avec des conditions météo plus musclées qu'à l'allée. J'ai choisi de monter très au nord en passant par les Bermudes et d'atteindre le 35° nord pour ne pas avoir de pannes de vent. En réponse à quelques questions des écoles de Montpellier, je ne sais pas trop où se situe le fameux triangle des Bermudes et je ne tiens pas trop à le savoir, faite vos recherches mais soyez gentil de ne me le dire qu'à mon retour. Après cet aparté, je reviens à mon 35° qui permet de contourner le fameux anticyclone des Açores dont vous avez tous entendu parler, ceci pour profiter des vents d'ouest en bordure de dépression. Tout l'art, paraît-il, est de ne pas monter trop au nord pour ne pas rencontrer les vents violents des dépressions et ne pas descendre trop au sud pour ne pas subir les calmes démoralisants des anticyclones. J'espère que ma bonne étoile saura me conseiller entre le nord et le sud ! Là-haut, l'un des désagréments est que mon maillot de bain fera sans doute place à mon complet ciré !!! J'espère tout de même ne pas avoir besoin d'un bonnet de laine qui de toute manière a été oublié à Montpellier.

Donc vous l'avez compris, cette visite à Pointe à Pitre était dans le but de préparer mon voyage du retour en achetant quelques bouquins. Le choix de mes lectures est primordiale ; vous devinez que lire l'œuvre intégrale de Kent ou de Spinoza dont je n'ai ouvert aucun bouquin jusqu'à ce jour, n'est pas un choix judicieux quand le bateau bouge dans tous les sens ! Non, il faut de la lecture facile dans le style : " Les aventure de toto à l'école des sorciers " ou pour ceux qui connaissent encore, la collection complète des six compagnons. Trêve de plaisanteries, je ne vous parlerai pas des choix de mes lectures aujourd'hui de peur de décevoir ceux de vous qui aimeraient à penser que je suis un octobricolonaviguateur intellectuel et érudit. Après mes achats, je me suis baladé dans Pointe à Pitre très en effervescence en ce samedi matin avec son marché aux épices qui est un régal tant pour les yeux que pour le nez.

En milieu d'après-midi, je me suis rendu avec ma contrebasse chez la directrice joviale et sympathique de l'école Saturnin Jasor invité par elle même la veille pour une petite fête. Il s'agissait de son anniversaire et ses invités n'étaient autre que ses propres élèves et certain de ses collègues que j'avais vu la veille. Cette après-midi, somme toute atypique, a été un vrai bonheur pour tout le monde. Les enfants avaient préparé des sketchs et chansons en tout genre pour offrir à leur directrice bien aimée ; le goûter préparé par leurs amies a été très apprécié de tous les petits gourmands présents. J'ai trouvé très amusant de voir les parents récupérer leurs bambins comme pour une sortie de classe quelque peu inhabituelle. Connaissez-vous beaucoup de directrices qui inviteraient ses élèves pour fêter son anniversaire ; si oui, faite le moi savoir. Cette pratique aura peut-être de l'avenir, qui sait. J'ai quitté mon hôte bien sympathique ainsi que tous ses petits invités et me souviendrai longtemps de cette agréable après-midi passée en leur compagnie.

 

Dimanche 10/03/2002
Eric, mon frère, et sa femme Isabelle sont arrivés de Paris par l'avion du soir pour une semaine de vacance au soleil. Dès le lendemain, nous sommes partis pour Marie Galante que nous avons atteint en fin d'après-midi. Au mouillage, nous attendait mes petits copains de Shambhalla tout juste arrivés de La Dominique. La soirée retrouvaille s'est finie fort tard sur leur bateau ; nous avions tant de choses à nous raconter. Les enfants m'avait préparé le ti punch dans un biberon car il paraîtrait que j'aurais renversé un verre une fois !

Mardi 12/03/2002
Après un bref passage au collège de Saint Louis afin d'organiser la rencontre des élèves de Maurice, professeur de musique de l'établissement, nous sommes partis Eric, Isabelle et moi à la découverte de Marie Galante que j'ai apprécié de nouveau avec beaucoup de plaisir.


Le lendemain sept heures comme prévu, je me suis rendu au collège mixte 1 de Saint Louis pour rencontrer les élèves de la 6° à la 3° qui avaient cours ce matin là avec Maurice. Souvenir merveilleux de toutes ces classes si dynamiques qui ont découvert les cadeaux Montpelliérains et pour certains des élèves la contrebasse surnommée ici " maman cochon ". Cet instrument imposant doit son surnom au fait qu'il a toujours fait rire lorsque les musiciens la trimbalait d'un lieu à l'autre. Gros instrument rigolo d'où : " maman cochon ". J'ai enregistré pour vous quelques chansons travaillées durant l'année. Quelques élèves se sont essayés à la contrebasse ce qui en a fait rire certains (291 ko)


Après 5 heures de cours et ces cinq classes, je suis sorti sur les rotules de ce marathon musical mais comblé de toute ces rencontres enrichissantes. Maurice, très actif dans la maison des jeunes de Marie Galante, a tenu à réunir dans la soirée les membres du club musique qu'il anime depuis plusieurs années. Il y a deux ans, le groupe des musiciens du collège est parti à Paris pour la rencontre musicale des collèges. Ils ont, paraît-il, mis le feu là-bas. Leur discographie compte déjà deux CD qui m'ont été gentiment offerts par Maurice. En fin d'année, le groupe dont l'effectif change d'année en année, se produit sur Marie Galante et la Guadeloupe. Sous la direction de Maurice et de leur professeur de piano, les musiciens travaillent un nouveau répertoire en vue de concerts à venir.
A 18 heures, mes amis de Shambhalla, Eric, Isabelle et moi avons tous répondu présent à l'invitation de Maurice et de ses élèves pour cette rencontre musicale. Maurice m'avait précisé que ce ne serait qu'une répétition et que rien n'était au point ; nous n'avons pas été déçus par le résultat de cette dite répétition, nul doute que ces musiciens mettront encore le feu pour les concerts à venir. Nous avons apprécié leur répertoire Américain et les performances étonnantes de ce jeune rappeur créatif. Pour terminer la soirée, nous avons joué Maurice et moi le dernier tango à Marie Galante. (590 ko) (373 ko)


Je crois que nous sommes tous sortis émus de ce beau partage. Le lendemain matin je suis retourné au collège pour rencontrer Franck le correspondant France Antilles qui voulait couvrir l'évènement de la veille et dire au revoir à toute l'équipe de l'école. Maurice n'a pas voulu nous laisser partir sans nous inviter au restaurant ; Marie France, une catalane de Perpignan en poste au collège depuis 7 ans, s'est jointe à nous. Si vous voulez joindre les élèves du collèges, c'est à elle qu'il faut que vous vous adressiez : mfschonseck@yahoo.fr. Un grand merci à Maurice pour son accueil ; j'ai été très touché par ses qualités humaines dont le résultat sur ses élèves est plus que parlant.
J'ai quitté Marie Galante pour la seconde fois avec un petit pincement au cœur, cette île et ses habitants sont si touchants.
Arrivée au Sainte dans la soirée ; nous retrouvons Shambhalla et Pierre sur " Degré de liberté " navigateur solitaire tout comme moi. Nous nous sommes tous réunis à une terrasse de café du Bourg pour nos retrouvailles. Isabelle et Benoît nous ont entraîné dans un concours de grimaces, je vous laisse deviner le ou la lauréate.


Samedi 16/03/2002
Je retrouve " Marie Galante " au mouillage du pain de sucre que je n'avais pas vu depuis Ténériffe. Yves, Nadine, Teddy et Katia voyagent dans le cadre de voiles sans frontière et sont passés par la Casamance. Ils nous racontaient leur chouette expérience là-bas ; Katia et Teddy, 12 et 14 ans ont voulu vous faire part à leur manière, de leur vie d'écolier sur le bateau.

Lundi 18/03/2002
Après un retour coutumier au près serré sur Pointe à Pitre, j'ai laissé Eric et Isabelle s'envoler vers la métropole retrouver leurs enfants.